Le désenfumage est un élément critique dans la sécurité incendie des bâtiments industriels, tertiaires ou logistiques. S’il est souvent considéré comme une contrainte réglementaire, il doit surtout être pensé comme une composante essentielle de la conception technique d’un site. Trop souvent relégué au second plan ou traité en urgence en fin de projet, le désenfumage mérite une approche anticipée, cohérente et intégrée à la stratégie globale de ventilation.
Faut-il opter pour un système naturel ou mécanique ? Quels sont les critères de choix ? À quel moment faut-il l’intégrer dans la conception d’un bâtiment ? Air Ambiance fait le point.
Pourquoi le désenfumage est un sujet à aborder dès la phase projet
Lors d’un incendie, les fumées représentent le premier danger pour les occupants : elles réduisent la visibilité, augmentent la température, intoxiquent en quelques minutes. Un système de désenfumage bien conçu permet de :
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Retarder la montée en température dans les locaux
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Maintenir une couche d’air respirable pour faciliter l’évacuation
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Protéger les structures
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Faciliter l’intervention des secours
Pour qu’il soit efficace, le désenfumage doit être pensé en coordination avec l’architecture, la ventilation, les usages du bâtiment, les compartimentages coupe-feu et la réglementation applicable.
Une réflexion en amont permet aussi d’éviter des surcoûts importants en phase d’exécution, ou des incompatibilités entre le désenfumage et d’autres équipements techniques.
Désenfumage naturel vs mécanique : deux approches complémentaires
Le désenfumage naturel : efficacité par la convection
Il repose sur un principe physique simple : les fumées chaudes montent naturellement vers les hauteurs sous plafond. Le système crée une ouverture haute pour l’évacuation des fumées, et une ouverture basse pour l’apport d’air neuf, permettant ainsi un tirage naturel.
Les dispositifs typiques :
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Volets de désenfumage en toiture (lanterneaux, exutoires)
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Châssis ouvrants en façade
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Trappes ou dispositifs actionnés électriquement ou pneumatiquement
Avantages :
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Peu de maintenance
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Pas d’énergie électrique nécessaire en fonctionnement
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Peu de bruit, pas de vibrations
Limites :
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Moins efficace dans les volumes complexes ou compartimentés
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Dépend des conditions extérieures (vent, pression)
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Nécessite des hauteurs sous plafond suffisantes
Le désenfumage mécanique : contrôle actif du flux d’air
Le système est basé sur des extracteurs motorisés, généralement en toiture, associés à un réseau de gaines et à des entrées d’air compensatoires.
Les composants :
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Ventilateurs certifiés 400°C / 2h
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Clapets coupe-feu motorisés
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Centrales de commande avec relais d’incendie
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Réseaux étanches à la fumée
Avantages :
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Adapté aux bâtiments complexes, à étages, ou à faible hauteur
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Fonctionne quelles que soient les conditions climatiques
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Permet un débit constant contrôlé
Limites :
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Plus coûteux à l’installation et à l’entretien
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Dépendance à l’énergie électrique (prévoir alimentation de secours)
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Bruit éventuel des extracteurs
Normes et réglementation à respecter en Belgique
Le désenfumage est encadré par plusieurs textes réglementaires, tant au niveau belge qu’européen. Les exigences varient selon le type de bâtiment, sa superficie, sa hauteur, et l’usage des locaux (ERP, industrie, stockage…).
Les textes de référence incluent notamment :
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AR du 7 juillet 1994 relatif aux normes de base en prévention incendie (modifié régulièrement)
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NBN S21-208 (désenfumage naturel)
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NBN S21-205 (désenfumage mécanique)
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Règlements locaux d’urbanisme ou de sécurité (communes, pompiers)
Il est indispensable d’intégrer un coordinateur sécurité incendie et un bureau de contrôle dès les premières phases du projet pour valider la conformité.
Intégrer le désenfumage à la conception du système CVC
Un des enjeux majeurs est la coordination technique entre les dispositifs de désenfumage et les systèmes de ventilation et de conditionnement d’air. Une mauvaise intégration peut provoquer :
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Des retours de fumée dans les gaines
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Une neutralisation mutuelle entre les débits CVC et les flux de désenfumage
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Une impossibilité de fonctionnement simultané des systèmes
Il est donc essentiel de prévoir :
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Des réseaux séparés ou compatibles
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Des scénarios de bascule (arrêt des VMC en cas d’incendie, déclenchement des exutoires)
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Des clapets coupe-feu motorisés ou fusibles, avec retour d’état
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Une GTB (gestion technique du bâtiment) capable d’arbitrer les priorités
Air Ambiance accompagne ses clients pour concevoir des installations intégrées, où les fonctions de ventilation quotidienne, de rafraîchissement et de sécurité incendie cohabitent sans conflit.
Quelques cas d’usage typiques
1. Entrepôt logistique de plus de 10 000 m²
→ Désenfumage naturel avec lanterneaux certifiés, surventilation de sécurité, compatibilité avec la structure métallique.
2. Bâtiment tertiaire à plusieurs étages
→ Désenfumage mécanique avec ventilateurs en toiture, zonage par compartiment, clapets pilotés par centrale SSI.
3. Atelier de production avec poussières combustibles
→ Désenfumage naturel renforcé par extracteurs, découplage complet avec la ventilation industrielle (éviter propagation des flammes).
Conclusion : anticiper, coordonner, sécuriser
Le désenfumage est un sujet trop important pour être traité en fin de projet. Il doit être intégré dès la conception, en lien avec l’usage réel du bâtiment, les autres installations techniques et la stratégie de prévention incendie.
Air Ambiance intervient dès les premières phases pour dimensionner des systèmes de désenfumage conformes, efficaces et parfaitement intégrés. Qu’il s’agisse de bâtiments neufs ou de réhabilitation, notre approche vise à conjuguer sécurité, simplicité de maintenance et performance globale.
Vous concevez ou rénovez un site industriel ou tertiaire ? Parlons désenfumage et ventilation dès maintenant : mieux vaut prévenir que corriger.